[Livre] Critique – Intuitions de Rachel Ward (tome 1) : mon intuition m’a fait défaut cette fois

Voilà, j’ai enfin terminé le tome 1 de la trilogie d’Intuitions de Rachel Ward que m’a prêté une amie. La trilogie avait été un coup de cœur pour elle, et à la lecture de la 4ème couverture, j’étais plutôt impatiente de m’y plonger. Cela avait un certain air de Death Note (pour ceux qui auraient lu ce manga absolument génial). Autant vous dire que j’ai rapidement déchanté, et que ça a été un véritable calvaire pour le terminer. Je n’avais jamais eu autant de mal à finir un livre depuis le raté monumental de Pete Dexter, soit Paperboys. Pour ce dernier, j’étais d’ailleurs ravie de m’être forcée à le terminer : quand j’ai su qu’il y avait une adaptation cinématographique du livre, je n’ai pas perdu mon temps à être allée la voir. Et ce qui est ironique avec Intuitions, c’est que la question du temps est centrale. Sans spoilers.

Intuitions_tome1

Titre : Intuitions
Auteur : Rachel Ward
Éditeur : Michel Lafon
Prix : 15 €
Nombre de pages : 350
Date de parution :
12/05/2010
ISBN :
9782749912288
Fiche éditeur : ici
Fiche Babelio : ici

Petit résumé :

Depuis son plus jeune âge, Jem voit des nombres flotter au-dessus des personnes qu’elle croise. C’est le jour où sa mère décède qu’elle en comprend la signification : il s’agit de la date de leur mort. Ce don maudit la pousse à se couper du monde. Jusqu’au jour où elle rencontre Spider…

Alors qu’ils partent ensemble à la grande roue de Londres, un phénomène étrange se produit : pourquoi tous les passants ont-ils le même nombre au-dessus de la tête ? Pris de panique, Jem et son ami prennent la fuite. Ils seront les seuls survivants de l’attentat qui va suivre, mais aussi les seuls suspects traqués par la police une fois leur identité révélée par les caméras de surveillance.

Mais comment Jem peut-elle expliquer au commun des mortels les raisons de sa fugue, et surtout, comment ignorer la terrible vérité qu’elle peut lire en Spider ?

Que faire d’un don quand il est maudit ?

[ Source : Michel Lafon]

Citation :

Derrière ma capuche, je ne l’apercevais qu’à moitié, mais quand il se dressa devant moi, je tournai instinctivement la tête et nos yeux se rencontrèrent un instant. Alors je le vis. Son numéro. 15122010. C’était l’autre raison qui me mettait mal à l’aise. Ce pauvre débile, il n’a vraiment pas de chance avec un numéro pareil !

 

Certains ont trouvé que le résumé de l’éditeur en révélait beaucoup trop sur l’histoire. Eh bien, oui et non.
Il remplit déjà parfaitement son travail d’accroche : comme je le disais, l’histoire de départ m’intéressait beaucoup. Je trouvais le don de Jem prometteur, et je m’attendais à une exploitation intelligente de son don. N’espérez pas trop : c’est à peine s’il sert à quelque chose. Du coup, j’ai presque trouvé le résumé trompeur : personnellement, c’est pour ça que j’aurais acheté le livre. Je m’attendais bien sûr à un road-movie, mais la place du don de Jem aurait dû être beaucoup plus importante que les états d’âme de son propriétaire.

J’en viens maintenant à quelque chose qui m’a rebuté dès le début et qui m’a presque donné envie de refermer tout de suite le livre : Jem, l’héroïne-même de l’histoire. Elle m’est sortie par les yeux à une vitesse incroyable. Je ne saurais pas trop par où commencer… Oui : je n’ai absolument RIEN aimé en Jem. Suivre l’histoire de son point de vue était plus que pénible, et j’ai eu envie de la gifler plus d’une fois pour son attitude. Je veux bien croire que les adolescents soient paumés, isolés, aux rebuts de la société, mal dans leur peau, méfiants envers les adultes et tout ce que vous voulez… Mais j’ai lu des romans où c’était présenté de façon sacrément plus intéressante. Moi qui pensais avoir une âme trop sensible à force de pleurer sur mes livres, je n’ai même pas eu les yeux embués à chaque difficulté de l’héroïne. Oui, je suis un cœur de pierre en vérité. XD Mais Jem est insupportable : trop pleurnicheuse, immature, égoïste et irréfléchie. Aucun intérêt.

Je ne peux malheureusement pas dire que le personnage masculin rattrape le coup. Nommé Spider, le compagnon de Jem est à peine plus intéressant qu’elle. Mais sans doute, sans lui, Jem aurait perdu de son charisme (inexistant au passage). J’ai d’ailleurs trouvé que leur romance était juste une dynamique à placer pour celles, qui comme moi, aiment le genre. Sans intérêt non plus.

J’ai espéré jusqu’au bout un développement intéressant sur la mort. Que nenni. C’était plus que superficiel. Hormis le moment où Jem s’adresse aux gens rassemblés devant l’église, que j’ai trouvé brillant malgré moi… avant que la fin ne me rappelle pourquoi ce roman est plus que décevant. Je n’espérais pas un autre dénouement, en vérité. Mais quelque chose de vif, plus fort que tout le reste, oui.

Je ne sais pas trop si le style familier de la narration était faite pour mieux épouser le point de vue de Jem. Après avoir lu du Jane Austen, c’était un peu dérangeant, c’est sûr. On s’y fait rapidement, mais honnêtement, ça n’a pas aidé à la lecture. L’écriture m’a donc semblé plus que passable, mais peut-être était-ce destiné à un public plus jeune (je dois déjà être vieille à 20 ans).

Bilan : qu’est-ce que je suis contente, heureuse, soulagée de n’avoir pas acheté ce bouquin ! ^o^ Paperboys m’avait laissé avec la même impression, d’ailleurs (je l’avais emprunté à ma bibliothèque municipale) : une bonne idée de départ, et une exploitation très décevante. Je m’étais vaguement dit au début du premier tome que je lirais le deuxième pour voir, mais finalement, non. Dommage, j’avais emprunté les tomes 2 et 3 dans la foulée du premier. Je reste donc avec un désagréable sentiment de « bof », de platitude et d’ennui. Je n’espère qu’une chose : lire un livre bien plus intéressant. :)

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