[Film] Review – Hugo Cabret : nous détenons tous la clé de l’aventure

Dimanche 20 octobre, s’est achevé dans ma ville (Lyon) le Festival Lumière qui a remis son prix à Quentin Tarantino. L’évènement était le moment parfait pour aller voir un de ses films que je n’aurais pas vu, mais a aussi été l’occasion de faire un bel hommage au cinéma et aux Frères Lumières. Et un autre hommage du même genre serait de regarder le film Hugo Cabret de Martin Scorsese. ^^ Sans spoilers.

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Titre : Hugo Cabret / Hugo
Date de sortie : 14 décembre 2011
Réalisateur : Martin Scorsese
Scénariste : John Logan
Auteur original : Brian Selznick
Genre : aventure , drame , famille
Durée : 2 h08
Casting :
Asa Butterfield : Hugo Cabret
Chloë Moretz :  Isabelle
Ben Kingsley : Papa Georges/Georges Méliès
Sacha Baron Cohen :  Le chef de gare

Petit résumé :

Dans le Paris des années 30, le jeune Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin une énigme. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate dont il cherche la clé – en forme de cœur – qui pourrait le faire fonctionner. En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé, mais ce n’est que le début de l’aventure…

[ Source : Allociné ]

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Lorsque la sortie du film a été annoncée pour le 14 décembre 2011, autant vous dire que je comptais vraiment voir ce film à l’approche de Noël. Bon, en fait, je ne sais plus pourquoi, j’y ai renoncé. Presque deux ans plus tard, en voyant le DVD dans la bibliothèque de ma ville, je me suis dit que c’était l’occasion parfaite. Et honnêtement, je suis un peu partagée.
D’abord, pour ceux qui connaissent Martin Scorsese (Taxi Driver, Les Infiltrés...) , il peut paraître étonnant que ce dernier se décide à réaliser un film pour enfants. Et comme il l’explique lui-même, Martin Scorsese voulait réaliser un film que sa fille de 12 ans puisse regarder (parce oui,  les autres sont plus ou moins interdits au moins de 16/18 ans). Il a donc choisi d’adapter L’invention d’Hugo Cabret, un roman de Brian Selznick. Il allait ainsi à contre-courant de ses films habituels… mais suivait ce que sa fondation World Cinema Foundation annonçait déjà : son goût pour le cinéma et son envie de le préserver, d’y rendre hommage.
Bon, il est certain que tous les enfants ne connaissent pas Georges Méliés, et ne puissent donc pas comprendre toutes les références. Mais selon moi, il n’y a aucun besoin de tout savoir pour apprécier la simple histoire, certes revue et corrigée des milliers de fois, du vieil homme aigri à qui un petit garçon redonne espoir.

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Ce petit garçon, c’est Hugo Cabret, joué par le jeune et prometteur Asa Butterfield (Merlin, Nanny McPhee et le Big Bang…), aux yeux bleus étonnants. Il donne un  aspect fragile déconcertant au petit orphelin. Ayant en effet perdu son père (joué par Jude Law) très jeune dans un incendie, Hugo a été recueilli par son oncle alcoolique, et accessoirement horloger de la gare Montparnasse. Mais ce dernier ayant disparu, Hugo se charge de remonter les horloges à sa place et survit seul en vivant en cachette dans la gare. Il s’acharne également à réparer un automate, que son père lui a laissé avant de mourir. Mais pour parfaire son travail, il lui faut trouver la clé en forme de cœur qui lui permettrait de remonter l’automate.

Il rencontre ainsi la jeune Isabelle, amatrice de lecture et surtout, d’aventures. Jouée par Chloë Grace Moretz (Kick-Ass, Dark Shadows…), elle incarne l’enfant à laquelle on peut facilement s’identifier, à la fois vive, curieuse et à la recherche d’aventures qu’elle vit à travers les livres. Elle a été recueillie à la mort de ses parents par celui qu’elle appelle Papa Georges joué par Ben Kingsley (Shutter Island, Prince of Persia : les sables du temps…), et sa femme Maman Jeanne, incarnée par Helen McCrory (Harry Potter, Skyfall...). Et le premier, derrière son air sévère de vendeur de jouets, cache une tristesse beaucoup plus grande…

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Dans sa forme, Hugo Cabret est indéniablement un vrai petit bijou. Mon écran d’ordinateur portable n’est vraiment pas le meilleur support pour le visionner. XD Les décors sont beaux, la nuit est magnifique, l’hiver est magique et la gare est incroyablement lumineuse. On est éblouit !
J’ai trouvé les petites scènes de la gare très agréables, colorées et vivantes par exemple. Martin Scorsese explique dans les bonus qu’il a tenté d’en faire des petites scènes de films muets, et c’est exactement ça. On voit tout ce petit monde s’affairer, boire un café, vendre des fleurs ou peindre avec un certain amusement, voire une affection pour ma part. C’est certes un peu surchargé, mais c’est vivant. ^^ Il est aussi très sympathique de voir Sacha Baron Cohen dans le rôle un peu plus sobre de chef de gare, et courir dans toute la gare pour faire plus de dégâts malgré lui que Hugo. Ce film est un vrai plaisir des yeux et le travail de reconstitution du vieux Paris est donc vraiment agréable.
Il faut aussi voir tout le travail sur les horloges. Honnêtement, j’en aurais bien demandé plus : c’était précis et hypnotisant.

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Mais le film manque singulièrement de réelle émotion, d’action et en bref, de magie. J’avoue avoir été émue au moment du dessin, mais sinon, il n’y avait pas grand chose. Je dirais que j’ai regardé le film sans aucune difficulté, mais que je n’ai pas eu non plus de problème à faire quelques pauses entre certaines scènes. En clair, il y avait des longueurs qui ne desservaient pas forcément le film. La bande-annonce était magnifique et parfaite, car elle promettait de l’aventure et de l’émotion. Or, je n’ai presque rien senti de cela, ce qui est vraiment dommage.
Comble du comble, le film a beau porter le nom de son personnage principal… Je ne me suis pas vraiment attachée au petit Hugo Cabret, navrée. :( Je crois que c’est ce qui m’a manquée pour me faire véritablement absorber par ce film. En fait, la première partie qui sert à introduire Hugo souffre de sa platitude, alors que la seconde partie nous délivre un peu plus d’émotion… mais trop tardivement.
Finalement, je crois que tous les enfants finissent par grandir, et oublient un peu ce qu’ils étaient. C’était nostalgique, mélancolique… mais il manquait la magie. :)

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Bilan : un film sans aucun doute « beau » dans sa forme, une belle déclaration d’amour au cinéma… mais tout ceci manque du souffle magique caractéristique des bons contes pour enfants. Ce que le film était censé être.

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