[Livre] Critique – Moon Palace de Paul Auster : you can’t make an omelet without breaking eggs

A force de ne parler que de romans policiers, j’en viens à oublier que je lis aussi souvent tout et n’importe quoi. XD Même les livres qui ne semblent pas correspondre à mes goûts (eh oui, « découverte » oblige ^^). Et cette fois, c’est en anglais. Avec un petit voyage sur la lune surtout, à la découverte d’un auteur qui m’était totalement inconnu. Sans spoilers.

moon_palace

Titre : Moon Palace
Auteur : Paul Auster
Éditeur original : Faber & Faber
Prix : £8.99 / 8,64 €
Format : 12,5 × 19,5 cm
Nombre de pages : 320 pages
Date de parution :
05/02/2004
ISBN :
9780571142200
Fiche éditeur : ici
Fiche Babelio : ici
Lu en VO (anglais)

Petit résumé :

« Rien ne saurait étonner un Américain. » Telle est l’épigraphe empruntée à Jules Verne par laquelle Paul Auster invite le lecteur à suivre les tribulations de son héros.
Marco Stanley Fogg raconte ici les circonstances étranges qui ont marqué le commencement de sa vie, depuis son arrivée à New York en 1965 jusqu’à ce que, sept ans plus tard, il découvre l’identité de son père… à temps pour assister à son enterrement. Et ses amours, ses rencontres, sa misère, ses errances dans les paysages mythiques de l’Amérique rêvée constituent le matériau d’un formidable roman d’aventures en même temps qu’elles apparaissent comme les étapes d’un voyage initiatique aux confins de la solitude et de la déréliction.

[ Source : Babelio ]

Citation :

C’était l’été où l’homme a pour la première fois posé le pied sur la Lune. J’étais très jeune en ce temps-là, mais je n’avais aucune foi dans l’avenir. Je voulais vivre dangereusement, me pousser aussi loin que je pourrais aller, et voir ce qui se passerait une fois que j’y serais parvenu.

Je serais bien en peine de vous fournir un résumé très « scolaire » de Moon Palace. XD Quelle narration ! Je crois que Paul Auster s’est amusé avec son roman, et que le lecteur est invité à faire de même. Enfin, c’est quand même assez déroutant.
Ce roman qui s’inscrit dans le post-modernisme vous propose d’abord de suivre son héros, Marco Stanley Fogg, nommé en hommage aux explorateurs du même nom. Mais dans ce récit s’emboitent bien d’autres récits, qui vous embarqueront dans une Amérique où les personnages repoussent leurs limites, tout en étant perdus et en cherchant à se retrouver. Un peu comme le lecteur, en fait. XD Mais c’est le but, et c’est le thème. L’errance, pure et simple, avant de pouvoir trouver son identité qui était complètement fragmentée. Pas simple de se trouver quand on n’a plus de famille (ou qu’elle nous est inconnue), qu’on a une fâcheuse tendance à perdre son argent de toutes les manières possibles jusqu’à ne plus rien avoir à manger et qu’on finit par dormir dans Central Park.

Pour tenter de se construire, Fogg rencontre en chemin un vieil homme aveugle et en fauteuil roulant, Effing. Excentrique qui cherche à rédiger sa nécrologie pour la faire publier, Effing est un drôle de personnage toujours accompagné de son employée Mrs. Hume, aussi habituée de ses frasques. Le récit de sa vie est à son image. XD Un autre personnage, Barber, obèse qui prend aussi Fogg sous son aile, livre un récit de sa vie qui vient alors compléter les précédents. Ces souvenirs plus ou moins remaniés s’attaquent aussi férocement (et agréablement à mon goût) à une Amérique qui a fait de la conquête un cheval ayant piétiné pas mal de personnes sur son passage. Le récit en prend une belle tonalité humoristique mais aussi critique.

Là où j’ai un peu plus de mal, c’est avec l’aspect sentimental, ou bien, la romance entre Fogg et Kitty, jeune fille libre et libérée. C’était juste les passages les plus ennuyants du roman. :/ Oh, pourtant, je tiens à préciser que ça n’avait rien du tout de niais et que Kitty ne manquait pas d’intérêt. Mais le ton amer de leur histoire a fini par ôter la saveur de leur relation plus qu’elle ne lui donnait d’intérêt, et Fogg en devenait plus enfantin que jamais (pour ne pas dire « gamin » **ah bah si, c’est fait**).

En fait, je devrais donc dire que c’est surtout la forme de Moon Palace qui m’a vraiment plu tandis que son personnage principal et/ou son narrateur m’ont passablement ennuyée. Fogg, c’est le type-même de personnage qui ne m’inspire rien d’autre que des bâillements. Ouais. Or, le roman est quand même raconté de son point de vue pendant une grande partie… Que dire d’autre pour mieux expliquer mon ressenti que d’avouer que j’avais l’impression que Fogg semblait autant spectateur de sa vie que nous. Et rien à voir avec le fait que le narrateur soit le Fogg plus adulte. Quelle limace, ce type. XD On ne fait pas d’omelette sans casser d’œufs. Ce qu’il fait pourtant au sens propre du terme dans un chapitre, ruinant ainsi un de ses repas. ^^

Bilan : honnêtement, un peu déroutant. Évidemment, c’est différent de mes lectures habituelles. Mais ce n’est pas un livre qui m’a marquée, et qui me marquera. Sans être totalement convaincue, je pense quand même que si je tombe sur un autre livre de Paul Auster, je pourrais être tentée de le lire. L’écriture est agréable, et même si les thèmes austériens ne me parlent pas tous, j’ai quand même envie de tenter la discussion. :) J’aime bien la lune, moi aussi. ^^

11

Laisser un commentaire