[Manga] Critique – Hakoniwa no Soleil (tome 1) de KAWABATA Shiki : le soleil dans le jardin miniature

Et attention, comme le titre de ce manga ne l’indique pas, l’histoire ne sera pas du tout joyeuse. ^-^ Sans spoilers.

Hakoniwa_no_Soleil_T001

Titre original : 箱庭のソレイユ / Hakoniwa no Soleil
Auteur : KAWABATA Shiki
Genre : shôjo, drame
Tomes parus : 1 (en VO – série en cours)
Éditeur VO : Shueisha
Magazine de prépublication : Bessatsu Margaret
Année de publication VO : 2016
Date de publication VO : 24/06/2016
Nombre de pages : 134 pages
Prix  : ¥432
ISBN : 978-4088455983
Fiche éditeur : ici
Fiche Baka-Updates : ici

Petit résumé :

Il y a cinq ans, Yuuki-sensei, professeure d’art, mourait dans des circonstances obscures, et la classe où elle enseignait était brûlée dans un incendie. Alors qu’Asahi Sena se rend sur sa tombe, un jeune homme lui tombe littéralement dessus. Nommé Itsuki Tobari, ce dernier est le petit-frère de sa professeure, qui avait été assassinée. Plus exactement, assassinée par Tenshi, le meilleur ami d’Asahi, alors âgé d’onze ans. Mais est-ce vraiment le cas ?
Asahi propose alors à Itsuki de chercher la vérité avec elle…

[Résumé par Gekkou]

Hakoniwa_no_Soleil_T01_001

J’attendais avec une certaine curiosité le nouveau titre de KAWABATA Shiki, une mangaka que je surveillais depuis son très surprenant Sora wo Kakeru Yodaka, sérié en 3 volumes prépubliée dans le Bessatsu Margaret en 2014. Je vous en parlais sur Twitter en 2015, agréablement surprise et intriguée par ce body-swap peu conventionnel. Vous en avez sûrement entendu parler (ou vous allez en entendre parler), car la série a été récemment licenciée chez Akata sous le titre Rouge Éclipse. ^^ Bien sûr, je ne saurais que vous conseiller de la lire. Mais c’est de Hakoniwa no Soleil, sa nouvelle série, que nous allons parler aujourd’hui. Et bien entendu, il vous faudra vous méfier encore une fois des apparences avec ce shôjo, dont le titre et la couverture du premier tome sont bien trompeurs…

Comme tous les ans, Asahi Sena se rend sur la tombe de Yuuki-sensei, une professeure d’art qu’elle aimait beaucoup lorsqu’elle était petite, et dont elle suivait les cours. Mais cette fois, elle rencontre alors Itsuki Tobari, botaniste et surtout, le petit-frère de Yuuki-sensei. Il lui tombe littéralement dessus… et Asahi finit avec le poignet fracturé. En discutant, ils reviennent bien évidemment sur les circonstances tragiques de la mort de Yuuki-sensei…
En effet, il y a cinq ans auparavant, Yuuki-sensei a été retrouvée morte, et c’est Tenji Shyukuya, surnommé Tenshi, l’ami d’Asahi alors âgé de 11 ans, qui a été arrêté et condamné. Mais dans les souvenirs de la jeune fille, Tenshi semblait porter un profond attachement à leur professeure, et n’avait aucun mobile apparent pour la tuer. Devant l’incompréhension d’Itsuki, Asahi lui propose alors de chercher la vérité avec elle. Mais cette vérité est-elle vraiment ce à quoi elle s’attend ?

Hakoniwa_no_Soleil_T01_003

Avec Hakoniwa no Soleil, KAWABATA Shiki nous présente une nouvelle fois un shôjo peu conventionnel, loin des romances habituelles. Tout d’abord, parce que ce n’est pas le cœur du manga (pour l’instant, du moins ^^). Non, c’est le meurtre de Yuuki-sensei, cette professeure d’art pourtant si appréciée par sa famille et ses élèves, qui est au centre de toutes les questions. Et le fait que ce meurtre aurait été accompli par un garçon d’onze ans est encore plus choquant. Mais le ton d’Hakoniwa no Soleil est loin d’être sombre et angoissant comme on aurait pu s’y attendre.

Le début est en effet plutôt nostalgique : les deux personnes que sont Asahi et Itsuki apprennent à se connaître, tout comme le lecteur apprend à les connaître. Itsuki étudiait à l’étranger au moment des faits, et Asahi devient rapidement le seul moyen pour lui d’en apprendre plus au sujet de sa sœur. Par leurs souvenirs et leurs échanges, on parvient aussi à saisir un peu plus à chaque chapitre la personnalité chaleureuse de Yuuki-sensei, et le mobile de son crime n’en est que plus mystérieux.

Un autre personnage semble donc important à connaître, et c’est le petit Tenshi, l’élève qu’on a condamné pour le meurtre de sa professeure. Très doué en dessin, c’était Yuuki-sensei qui lui avait permis de s’épanouir et d’avoir accès gratuitement à ses cours. Pourquoi un élève qui aimait tellement sa professeure l’aurait-il tué ? Cette question a longtemps hanté Asahi, et c’est ce qui va motiver sa recherche de la vérité. On en apprend par la même occasion beaucoup sur le vécu des familles des victimes via le ressenti d’Itsuki. Tenshi étant mineur au moment des faits, son identité n’a pas été divulguée à Itsuki, ce qui a laissé ce dernier avec beaucoup de questions qu’on parvient à comprendre. Et les découvertes faites n’aideront pas forcément à tout comprendre, mais peut-être mieux…

Hakoniwa_no_Soleil_T01_002

Mais bien que le meurtre de Yuuki-sensei, un événement tragique, soit au cœur de ce manga, on sera surpris de l’aspect plutôt épuré et lumineux du manga. Tout d’abord, Asahi est un personnage que je trouve solaire, qui a choisi de croire en l’innocence de Tenshi, et non de lui en vouloir pendant toutes ces années. Elle est brave, et spontanée. Et comme pour souligner sa personnalité, certaines pages sont vraiment chaleureuses, et très jolies.
On peut ainsi noter le soin qui a été apporté aux décors, surtout aux extérieurs, habituellement très dépouillés dans les shôjo. Dans Hakoniwa no Soleil, KAWABATA Shiki a donné beaucoup d’importance aux jardins, aux parcs ou encore aux plantes qu’étudie Itsuki en tant que botaniste. Ceci renvoie évidemment au sous-titre de ce manga, Le soleil dans le jardin miniature, en français dans le texte original. :) Mais cela permet aussi de créer de petites bouffées d’oxygène bienvenues dans cette recherche de la vérité qui ne s’annonce pas forcément simple, et parsemée de certains éléments inquiétants, à commencer par Itsuki…

Bilan : un premier volume intriguant, qui pose les bases de ce qui s’annonce être un shôjo entre le drame, la nostalgie et l’enquête. En espérant que les réponses soient à la hauteur des questions posées…

12

Laisser un commentaire