[Manga] Critique – Marie-Antoinette, la jeunesse d’une reine de SOURYO Fuyumi : portrait d’une future reine

L’histoire d’Antonia devenant Marie-Antoinette. Sans spoilers.

Marie_Antoinette_Jeunesse

Titre VF : Marie-Antoinette, la jeunesse d’une reine
Titre VO : マリー・アントワネット
Auteur : SOURYO Fuyumi
Genre : shôjo, historique
Tomes parus : 1 (en VF – série terminée) / 1 (en VO – série terminée)
Éditeur VF : Glénat, en partenariat avec le Château de Versailles
Éditeur VO : Kodansha
Magazine de prépublication : Morning
Parution : 21/09/2016
Nombre de pages : 180
Prix : 9.15 €
ISBN : 978-2-344-01238-3
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Petit résumé :

Vienne, 1770. La jeune Antonia, fille de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, entreprend un voyage pour vivre auprès de son mari, le dauphin de France Louis-Auguste. Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus, et pourtant ils se sont juré amour et fidélité afin de réconcilier leurs nations respectives. Rapidement présentée à celui dont elle devra partager la vie, « Antoinette » se retrouve propulsée dans un nouveau monde : la cour de Versailles. C’est là, dans cet environnement aux codes si déroutants, qu’elle va apprendre à découvrir la personnalité de son époux si mystérieux : Louis XVI, futur roi de France…
L’amour pourra-t-il naître d’un mariage arrangé ?

[Résumé par Glénat]

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Tout d’abord, je remercie Babelio et les éditions Glénat pour la Masse Critique qu’ils ont organisée. J’aime beaucoup le travail de SOURYO Fuyumi, et après avoir réussi avec talent et succès une série historique comme Cesare, j’étais bien sûr très impatiente de lire le oneshot qu’elle allait faire sur une personnalité bien connue de notre histoire : Marie-Antoinette !

Ce titre m’intéressait d’autant plus que c’est un projet original, fruit d’une collaboration inédite entre GlénatKodansha et le Château de Versailles. Au Japon, une exposition consacrée à Marie-Antoinette a d’ailleurs été ouverte au dernier étage de la tour Mori le 25 octobre, et durera jusqu’au 2 février 2017. Bien sûr, on n’oublie pas le succès phénoménal qu’a eu Lady Oscar au Japon, ce qui peut donc expliquer (entre autres) la fascination des Japonais pour Marie-Antoinette. ^^

Comme le sous-titre de ce manga l’indique, l’histoire de ce oneshot se porte essentiellement sur la jeunesse de Marie-Antoinette, alors qu’elle fait ses débuts de dauphine à la cour de Versailles, et surtout, alors qu’elle fait connaissance avec son mari, Louis-Auguste, dauphin de France. C’est le chemin entre cette jeune personne débutante à la Cour et la femme qu’elle deviendra, une reine cible des pires rumeurs, que nous allons retracer. SOURYO Fuyumi nous propose surtout de découvrir le portrait d’une jeune fille naïve mais espiègle qui va aller se marier à un homme qu’elle ne connaît pas, et dans un pays qui lui est complètement étranger. Marie-Antoinette apporte alors un vent de fraîcheur dans un environnement tendu par l’étiquette, ses rivalités et son hypocrisie omniprésente, dans lequel son mari a lui baigné depuis sa plus jeune enfance.

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On ne pourra qu’apprécier la minutie apportée au récit. D’abord, on en apprend beaucoup sur la manière dont Antonia va arriver en France, et devenir celle qu’on appellera Marie-Antoinette. C’est également touchant de voir ce jeune personnage montrer ses fragilités, puis comprendre immédiatement qu’elle va devoir au contraire se montrer forte et imperturbable. Cela donne lieu à des événements un peu cocasses, et d’autres plus graves, où on comprend qu’elle devra peut-être plier aux normes de la Cour. Ce qui est d’ailleurs étonnant, c’est que les intrigues de la Cour de France dans ce volume sont plus axées autour des rivalités entre favorites, plutôt qu’autour de complots politiques. Ce n’est pas inintéressant au contraire, puisque certains personnages comme Madame du Barry, la favorite du roi Louis XV, représentent tout à fait ce jeu de la séduction où le pouvoir peut se jouer par un regard.

Mais ce qui m’a surtout plu dans ce manga, c’est la lumière apportée à ce jeune couple. Marie-Antoinette et Louis-Auguste, qui ne s’étaient vu littéralement qu’en peinture, apprennent à se connaître. Leur première rencontre fait sourire par cette maladresse qui semble caractériser les deux personnages. Et jolie nuit de noces, au passage. XD Leurs personnalités sont certes opposées, mais complémentaires, et on prend plaisir à voir l’évolution de leur relation. Je dirais qu’on a là les débuts d’une romance délicate, et touchante. On pourra d’ailleurs reprocher à cette histoire d’être justement trop romancée, voire un peu lisse, mais personnellement, j’ai été plutôt charmée. ^-^

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Bien sûr, pour sublimer le cadre de l’histoire (à savoir le château de Versailles), le dessin de SOURYO Fuyumi est toujours aussi fabuleux (mais ce n’est pas comme si on en doutait). Le soin apporté aux décors, aux tenues ou encore aux expressions des personnages est vraiment incroyable. On obtient ainsi un dessin très beau, très élégant, mais pas du tout froid au contraire, et qu’on admire. On appréciera aussi son sens de la composition et de la narration, qui doivent vraiment rendre une publication en magazine intéressante. ^^ Contrairement à ce que pourraient donc croire de nombreuses personnes quand on entend « manga historique », ce oneshot montre bien qu’on peut avoir un manga racontant l’histoire de façon intéressante, appliquée et belle !

Ah, et n’oublions pas de faire une mention spéciale à l’édition, tout aussi belle et soignée ! ^^ La couverture et ses rabats sont magnifiques avec leurs motifs et leurs dorures, je n’arrêtais pas de tripoter mon volume sous tous les sens au début. Pour ne rien gâcher, cette édition inclut de jolies pages en couleur, et des bonus en fin de volume, dont des photos sur les lieux ou des reproductions des tableaux qui ont inspiré SOURYO Fuyumi dans son travail. Tous les amoureux du papier seront également sensibles à sa qualité. :D

Bilan : un oneshot réussi, précis et soigné, sur la jeunesse de Marie-Antoinette ! Je le conseille volontiers, autant aux fans de l’auteure, de mangas historiques qu’à ceux qui sont réfractaires au genre, et qui ne veulent pas forcément s’engager dans une série à rallonge. Il est bien dommage que SOURYO Fuyumi n’en ait pas fait une série ceci-dit, car on aurait aimé en savoir davantage, et le récit comme les personnages auraient gagné à être plus complexes. Mais peut-être après Cesare ? XD

 

 14,5

La bande-annonce du manga :

 

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