[Série] Bilan – The Paradise (saison 1) : bienvenue au Bonheur des Dames

J’adore Emile Zola.
J’adore Au Bonheur des dames. *O*
C’est même mon tout premier classique, le livre qui m’a donné envie de lire d’autres livres. Autant vous dire que j’attendais The Paradise, son adaptation lancée par la BBC en 2012, avec grande impatience. Alors, ai-je trouvé mon bonheur  ? AVEC SPOILERS, ATTENTION.

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Titre : The Paradise
Série britannique
Créée par : Bill Gallagher
Chaîne : BBC
Genre : romance, historique, drame
Format : 8 épisodes (terminée) – 52 minutes / 2 saisons
Casting : Joanna Vanderham, Emun Elliott, Elaine Cassidy, Matthew McNulty…

Petit résumé :

Dans l’espoir de trouver une meilleure situation, Denise Lovett quitte la province pour venir s’installer chez son oncle, drapier établi à Londres. Mais ce petit commerçant doit faire face à la concurrence du Paradise, un des tous premiers grands magasins, dirigé par le séduisant John Moray.
Avec regret, mais aussi avec avec admiration, Denise accepte ainsi de travailler au Paradise…

[Résumé par Gekkou]

 

Eh bien, non, j’ai été bien loin du paradis.
J’avoue que je n’espérais pas grand chose de cette nouvelle adaptation de mon classique préféré, si ce n’est une série un peu british qui ne retiendrait que la romance d’un grand patron follement amoureux de son employée qui le repousse sans cesse. Mais je ne m’attendais pas à ce que soit vraiment le cas… **oui, je sais**

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Nous suivons ainsi l’évolution de Denise Lovett, jeune provinciale, qui espère vivre de meilleurs jours à Londres en quittant sa ville. Son projet de travailler chez son oncle, petit drapier, tombe à l’eau dès son arrivée : la rude concurrence d’un grand magasin ouvert juste en face, le Paradise, lui enlève des clients chaque jour. Denise n’a donc d’autres choix que d’y travailler, et par la même occasion, de céder à sa fascination pour un tel endroit… et son propriétaire aussi peut-être, John Moray. Mais ce dernier, bien qu’attiré par Denise, a des ambitions qui pourraient exiger de lui un nouveau mariage avec la riche Catherine. Ce qu’il s’était refusé depuis la mort de sa première femme…

 

Si je suis bel et bien convaincue par la performance de l’acteur de Moret (Mouret) et le personnage devenu plus complexe, je ne peux pas en dire autant du reste.
Si je devais résumer en une phrase mon avis de cette série, ce serait bien celle-ci : « la forme est plus importante que le fond« .
Or, cela peut-être fatal pour une série. Et en ce qui me concerne, c’est le cas. Tout d’abord, les scénaristes ont enlevé certains éléments du roman d’Emile Zola qui me semblaient faire sa richesse. Par exemple…

Mais où est donc passé la famille de Denise ?! O_o
Je trouve l’absence des deux frères de Denise très dommage, notamment. Lorsqu’elle débarque devant le Bonheur des dames, c’est avec ses deux frères, et c’est pour eux qu’elle fait tant de sacrifices. Certes, elle ne manque pas d’idées pour le développement du grand magasin, mais elle semble presque réduite à ça quand on voit comment cette adaptation la dépeint. Je trouve le personnage désespéramment plat, malgré la modernité et le caractère que la série voulait lui apporter.

Ensuite, il faut quand même rappeler que l’auteur attend la dernière page, les toutes dernières lignes du roman même, pour jeter Denise dans les bras de Mouret ! Et là, c’est au bout de quelques épisodes à peine que Denise succombe… Autant vous dire que je trouve que le personnage de Denise a été complètement détruit. D’accord, j’exagère peut-être. XD
Mais où est passé la fille à la fois mère et sœur pour ses frères, acceptant de faire partie de cette grande machine sans pour autant se donner totalement de peur de se perdre ? Désolée si cette vision vous paraît reculée, pas du tout féministe ou que sais-je, mais c’est tout ce qui faisait la modernité du personnage pour moi au contraire.
Et la disparition complète de la tante ainsi que de sa fille ! Elles sont quand même un symbole de cette lutte vaine des petites boutiques contre les grands magasins…

Je ne vous parle même pas du quotidien des vendeuses du Bonheur des dames, qui sont censées vivre dans des conditions très difficiles… On laisse plutôt places aux mesquineries entre les employées et à l’agaçante Catherine, la fille d’un banquier qui est prête à tout pour se marier avec Moray. Certes, Clara, une collègue de Denisea son lot de difficultés qui m’ont touchée, mais cela restait encore trop en retrait.
Par contre, oui, je trouve le développement de Mme Audrey, leur supérieure, vraiment très bien introduit et approfondi.

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Enfin, si vous n’êtes pas très regardant sur le manque de profondeur d’une série, vous pourrez être charmée par la forme de The Paradise.
C’est sans aucun doute beau et bien fait, et la réalisation classique n’est pas le fruit du hasard. Tout est élégant et délicieusement « british ». Le magasin ainsi que les costumes sont superbes également, et on ne peut qu’admirer le magnifique travail effectué.
La romance est également sympathique, et pour peu qu’on aime ça, vous serez ravis.

 

En somme, je ne voyais rien de mal à ce qu’une adaptation ne retienne qu’un pan du roman qu’elle s’inspire. Mais le résultat produit n’est qu’un divertissement, certes honnête, mais plat. On se passionne difficilement pour l’histoire d’amour des personnages et on s’attache peu à eux.

Bilan : la série peut plaire aux adeptes de romance dans un cadre anglais.
Mais qu’est-ce que c’est creux ! O_o
Une totale déception pour moi :  je ne suis pas prête de regarder la saison 2.

10

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