[Théâtre] Critique – Oh les beaux jours de Samuel Beckett, mise en scène par Marc Paquien – Théâtre des Célestins : « encore un… Après tout »

Ma première lecture de Samuel Beckett avait été un choc. Et ma première réaction avait été le rejet. XD Mais pas pur ni simple. Aujourd’hui, à force de la relire,  j’aime l’oeuvre de Samuel Beckett. :)
Je n’ai donc pas hésité à me jeter sur cette nouvelle adaptation d’une de ses pièces phare, à savoir Oh les beaux jours (Happy Days). Sans spoilers.

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Titre : Oh les beaux jours
Adapté de : la pièce Oh les beaux jours (Happy Days) de Samuel Beckett
Mise en scène : Marc Paquien
Au Théâtre des Célestins
Dates de représentation :
 du 30 mai au 9 juin
Durée : 1h30
Casting :
Catherine Frot : Winnie
Pierre Banderet : Willie

Petit résumé :

« Dans une étendue désertique d’herbe brûlée se dresse un petit mamelon aux pentes douces dans lequel Winnie est enterrée, d’abord jusqu’au-dessus de la taille. Winnie se souvient qu’en la voyant, un passant s’était demandé :  » À quoi ça rime ? … fourrée jusqu’aux nénés dans le pissenlit… ça signifie quoi ? ”
Cela rime avec la vie de tout être humain. Cela signifie le courage dont la personne humaine peut se montrer capable.

[Source : Editions de Minuit]

 

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Franchement, j’ai beau être arrivée un jour seulement après l’ouverture de la billetterie du Théâtre des Célestins, j’ai dû batailler pour avoir une place. ^^’ Ce n’est qu’en regardant le casting que j’ai su pourquoi. XD

C’est en effet la célèbre Catherine Frot qui interprète Winnie, cette femme enterrée dans le sol pour une mystérieuse raison. Face à elle, Pierre Banderet incarne son mari taciturne, Willie.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que ces deux acteurs livrent une interprétation impeccable.

Catherine Frot, surtout, est vraiment juste dans son interprétation de Winnie, avec son sac rempli d’objets de toutes sortes, avec lesquels elle ne cessera de jouer tout au long de la pièce. Elle est lumineuse, et pour le coup, on peut vraiment ressentir le courage de son personnage à travers ses petits bavardages qui semblent futiles au premier abord.

Le texte est rendu impeccablement, et s’il résonne aussi bien, c’est aussi grâce à la mise en scène. Imposant, moderne et contemporain, le désert est devenu une espèce d’immense huître sombre et argentée qui semble vouloir s’étendre au delà du plateau. En somme, un vrai désert marin. ^^
Une mention spéciale aux jeux de lumière, très subtils et réussis.

Ce qui est alors dommage, c’est que cette adaptation, malgré sa forme très réussie, ne parvienne pas à faire d’étincelle émotionnelle. On ne rit pas  particulièrement par exemple, alors que, il faut le dire, les pièces de Samuel Beckett sont (cruellement) drôles. Heureusement, le spectateur ne s’ennuie pas malgré tout. Mais on n’aurait pas dit non à ce petit plus qui vous soulève de votre fauteuil à la fin…

 

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Bilan : une adaptation impeccable. Peut-être un peu trop. ^^’ Il manquait en effet la petite étincelle qui soulève l’enthousiasme d’un spectateur.

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